Expertises
Droit, technologies & prospectives

interview / Vincent DENOYELLE, Marianne GEORGELIN et Cédric MICHEL-FLANDIN

Nouvelle ouverture de GTLD : Risques et opportunités

Droit, technologies & prospectives

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EXPERTISES N°516 - octobre 2025 - Nouvelle ouverture de GTLD : Risques et opportunités / Vincent DENOYELLE, Marianne GEORGELIN et Cédric MICHEL-FLANDIN
N°516 – octobre 2025
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N°515 – septembre 2025
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N°514 – juillet 2025
EXPERTISES N°513 - juin 2025 - Legal Ops, le COO de la direction juridique / EMILIE CALAME / FELIPE BORGES
N°513 – juin 2025
EXPERTISES N°512 - mai 2025 - CONTREFAÇON DE LOGICIEL À L’ÈRE DE L’IA / Claire BERNIER, Vincent GEOFFRAY et Bruce BONNAURE
N°512 – mai 2025
EXPERTISES N°511 - avril 2025 - Souveraineté numérique : idéal ou réalité ? / Philippe Latombe
N°511 – avril 2025
EXPERTISES N°510 - mars 2025 - LA LIBERTÉ D’EXPRESSION MENACÉE PAR LE RGPD ? / Alexandre FIÉVÉE
N°510 – mars 2025
EXPERTISES N°509 - février 2025 - RÉSOUDRE LES LITIGES DE CRYPTOMONNAIES / Christophe DUGUÉ
N°509 – février 2025
EXPERTISES N°508 - janvier 2025 - L’IAG pour les juristes, Oui mais avec précautions / Yannick Meneceur
N°508 – janvier 2025
EXPERTISES N°507 - décembre 2024 - LE RGPD, UNE AVENTURE LÉGISLATIVE / Jérôme DEROULEZ
N°507 – décembre 2024
EXPERTISES N°506 - novembre 2024 - L’IA POUR LA PRÉVENTION DES RISQUES IT / David FELDMAN
N°506 – novembre 2024
EXPERTISES N°505 - octobre 2024 - UNE IA DE CONFIANCE EST-ELLE POSSIBLE ? / Murielle POPA-FABRE
N°505 – octobre 2024
EXPERTISES N°504 - septembre 2024 - ACCULTURATION DES PME AU RGPD : VERS UNE CONFORMITÉ FACILITÉE / Sophie NERBONNE
N°504 – septembre 2024
EXPERTISES N°503 - juillet 2024 - RELATION CLIENT/FOURNISSEUR, UN DÉSÉQUILIBRE EN ÉVOLUTION / Stéphane LEMARCHAND
N°503 – juillet 2024
EXPERTISES N°502 - juin 2024 - Société à mission, un statut prisé par la Tech / Garance Mathias et François Gorriez
N°502 – juin 2024
EXPERTISES N°501 - mai 2024 - SAINT-GOBAIN : UNE GESTION AGILE DES FLUX TRANSFRONTIERES ET DES DONNEES / Charlène GABILLAT et Emma GOLDITÉ
N°501 – mai 2024
EXPERTISES N°500 - avril 2024 - DROIT DU NUMÉRIQUE : RÉTROSPECTIVE ET PERSPECTIVES / Alain BENSOUSSAN
N°500 – avril 2024
EXPERTISES N°499 - mars 2024 - Extra -                                                                                                                                                                                                                                         Territorialité: menaces et solution / Pierre DESMARAIS
N°499 – mars 2024
EXPERTISES N°498 - février 2024 - Rassurer les assureurs sur la Blockchain / Nicolas Hélénon, Delphine Mercelat, Emmanuel du Ranquet
N°498 – février 2024
EXPERTISES N°497 - janvier 2024 - FiDA, l’open finance qui fait peur à l’assurance / Anne-Sophie Morvan
N°497 – janvier 2024
EXPERTISES N°496 - décembre 2023 - Le droit, créateur d’un marché de la donnée / Marie-Hélène Tonnellier
N°496 – décembre 2023
EXPERTISES N°495 - novembre 2023 - L’Europe de la donnée, malgré les différences / Simon Chignard
N°495 – novembre 2023
EXPERTISES N°494 - octobre 2023 - Se défendre dans la jungle des noms de domaine wEB3 / Matthieu Quiniou
N°494 – octobre 2023
EXPERTISES N°493 - septembre 2023 - RGPD & Droit de la concurrence « Entente » mode d’emploi / Richard Milchior
N°493 – septembre 2023
EXPERTISES N°492 - juillet 2023 - DPO : un métier en souffrance / Bruno RASLE
N°492 – juillet 2023
EXPERTISES N°491 - juin 2023 - L’UE s’investit dans les crypto-actifs / Arnaud Touati
N°491 – juin 2023
EXPERTISES N°490 - mai 2023 - Transhumanisme : un changement de civilisation / Amandine Cayol, Emilie Gaillard et Coline Vuillermet
N°490 – mai 2023
EXPERTISES N°489 - avril 2023 - Anonymiser : une question de gestions de risques / Maryline Laurent
N°489 – avril 2023
EXPERTISES N°488 - mars 2023 - Actifs immatériels : Une valeur encore trop sous-estimée / Sylvie Gamet
N°488 – mars 2023
EXPERTISES N°487 - février 2023 - Flux transatlantique de données : Des progrès mais… / Bradley Joslove
N°487 – février 2023
EXPERTISES N°486 - janvier 2023 - L’intelligence juridique : pour un juriste stratège / Véronique Chapuis-Thuault
N°486 – janvier 2023
EXPERTISES N°485 - décembre 2022 - Les problématiques virtuelles des métavers / Caroline Laverdet
N°485 – décembre 2022
EXPERTISES N°484 - novembre 2022 - BIG DATA DEMATERIALISATION DU REEL / Antoinette Rouvroy
N°484 – novembre 2022
EXPERTISES N°483 - octobre 2022 - Intelligence artificielle : Vers une justice plus sécurisée / Thomas Cassuto
N°483 – octobre 2022
EXPERTISES N°482 - septembre 2022 - MiCA, un règlement qui manque de hauteur / Pierre Storrer
N°482 – septembre 2022
EXPERTISES N°481 - juillet 2022 - Néobanques, le far west bancaire / Aude Poulain de Saint Père
N°481 – juillet 2022
EXPERTISES N°480 - juin 2022 - Géopolitique du numérique et risque de fragmentation / HENRI VERDIDER
N°480 – juin 2022
EXPERTISES N°479 - mai 2022 - Ransomware : payez la rançon l'assurance rembourse / Valéria FAURE-MUNTIAN
N°479 – mai 2022
EXPERTISES N°478 - avril 2022 - RÉDUIRE LA POLLUTION DU NUMÉRIQUE : UNE LOI PIONNIÈRE / Patrick CHAIZE et Frédéric BORDAGE
N°478 – avril 2022
EXPERTISES N°477 - mars 2022 - LE CASSE-TETE DE LA FISCALITE DES CRYPTO-MONNAIES / Frédéric poilpré
N°477 – mars 2022
EXPERTISES N°476 - février 2022 - Véhicule connecté : l'enjeu des données / Romain Perray
N°476 – février 2022
EXPERTISES N°475 - janvier 2022 - DROIT DU LOGICIEL : ETAT DES LIEUX / Bernard LAMON
N°475 – janvier 2022
EXPERTISES N°474 - décembre 2021 - Open data judiciaire : Un lancement prudent / Estelle Jond-Necand
N°474 – décembre 2021
EXPERTISES N°473 - novembre 2021 - La data au cœur des investigations internes / Jean-Julien Lemonnier
N°473 – novembre 2021
EXPERTISES N°472 - octobre 2021 - ROMAIN DARRIERE / INFLUENCEURS VERS LA MATURITÉ
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EXPERTISES N°471 - septembre 2021 - ENTENTES ALGORITHMIQUES / NATASHA TARDIF
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EXPERTISES N°470 - juillet 2021 - Brevets IA : les écueils à éviter / Mathias Robert
N°470 – juillet 2021
EXPERTISES N°469 - juin 2021 - IA : POUR UN DROIT DE RUPTURE / ALAIN BENSOUSSAN
N°469 – juin 2021
EXPERTISES N°468 - mai 2021 - Néoassurance, un modèle qui émerge / Christophe Dandois
N°468 – mai 2021
EXPERTISES N°467 - mars 2021 - Humain / machine : la nouvelle division du travail juridique / Olivier CHADUTEAU
N°467 – mars 2021
EXPERTISES N°466 - mars 2021 - DSA/DMA : CHANGEMENT DANS LA CONTINUITÉ / ANNE COUSIN ET JEAN-MATHIEU COT
N°466 – mars 2021
EXPERTISES N°465 - février 2021 - CMP : UN PASSEUR DE CONSENTEMENT / Romain BESSUGES-MEUSY
N°465 – février 2021
EXPERTISES N°464 - janvier 2021 - L’expertise-conciliation : pacifier les litiges / Fabien CLEUET et François-Pierre LANI
N°464 – janvier 2021
EXPERTISES N°463 - décembre 2020 - Matching prédictif un recrutement biaisé / Stéphanie Lecerf
N°463 – décembre 2020
EXPERTISES N°462 - novembre 2020 - La révolution open banking / Thibault Verbiest
N°462 – novembre 2020
EXPERTISES N°461 - octobre 2020 - IA en procès / Yannick Meneceur
N°461 – octobre 2020
EXPERTISES N°460 - septembre 2020 - Smart city : intérêt général by design / Jacques Priol
N°460 – septembre 2020
EXPERTISES N°459 - juillet 2020 - Transmettre l'immatériel / David Ayache
N°459 – juillet 2020
EXPERTISES N°458 - juin 2020 - Les racines de notre dépendance technologique / Christian HARBULOT
N°458 – juin 2020
EXPERTISES N°457 - mai 2020 - Covid 19 & données personnelles<br>De la défiance à la confiance / Yann Padova » title= »EXPERTISES N°457 – mai 2020 – Covid 19 & données personnelles<br>De la défiance à la confiance / Yann Padova » description= »EXPERTISES N°457 – mai 2020-  Covid 19 & données personnelles<br>De la défiance à la confiance / Yann Padova »></div>
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EXPERTISES N°456 - avril 2020 - Pour l’ouverture<br>des données privées / Laurent Lafaye » title= »EXPERTISES N°456 – avril 2020 – Pour l’ouverture<br>des données privées / Laurent Lafaye » description= »EXPERTISES N°456 – avril 2020-  Pour l’ouverture<br>des données privées / Laurent Lafaye »></div>
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EXPERTISES N°455 - mars 2020 - Profilage :<br> pratiques & parades / Cédric Lauradoux » title= »EXPERTISES N°455 – mars 2020 – Profilage :<br> pratiques & parades / Cédric Lauradoux » description= »EXPERTISES N°455 – mars 2020-  Profilage :<br> pratiques & parades / Cédric Lauradoux »></div>
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EXPERTISES N°454 - février 2020 - La robustesse de<br>la PI face A l’IA / Franck Macrez » title= »EXPERTISES N°454 – février 2020 – La robustesse de<br>la PI face A l’IA / Franck Macrez » description= »EXPERTISES N°454 – février 2020-  La robustesse de<br>la PI face A l’IA / Franck Macrez »></div>
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EXPERTISES N°453 - janvier 2020 - RGPD : une révolution dans la continuité / Ariane MOLE
N°453 – janvier 2020
EXPERTISES N°452 - décembre 2019 - le droit de<br>la compliance<br>pour réguler l’internet / Marie-Anne Frison-Roche » title= »EXPERTISES N°452 – décembre 2019 – le droit de<br>la compliance<br>pour réguler l’internet / Marie-Anne Frison-Roche » description= »EXPERTISES N°452 – décembre 2019-  le droit de<br>la compliance<br>pour réguler l’internet / Marie-Anne Frison-Roche »></div>
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EXPERTISES N°451 - novembre 2019 - Data brokers :</br>le trou noir</br>des données personnelles / Antoine Dubus » title= »EXPERTISES N°451 – novembre 2019 – Data brokers :</br>le trou noir</br>des données personnelles / Antoine Dubus » description= »EXPERTISES N°451 – novembre 2019-  Data brokers :</br>le trou noir</br>des données personnelles / Antoine Dubus »></div>
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EXPERTISES N°450 - octobre 2019 - Numérique :<br>le défi fiscal / Frédéric Douet » title= »EXPERTISES N°450 – octobre 2019 – Numérique :<br>le défi fiscal / Frédéric Douet » description= »EXPERTISES N°450 – octobre 2019-  Numérique :<br>le défi fiscal / Frédéric Douet »></div>
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EXPERTISES N°449 - septembre 2019 - L'impérialisme<br>juridique / Olivier de Maison Rouge » title= »EXPERTISES N°449 – septembre 2019 – L’impérialisme<br>juridique / Olivier de Maison Rouge » description= »EXPERTISES N°449 – septembre 2019-  L’impérialisme<br>juridique / Olivier de Maison Rouge »></div>
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EXPERTISES N°448 - juillet 2019 - DPO : un métier<br>qui s’installe / Paul Olivier Gibert » title= »EXPERTISES N°448 – juillet 2019 – DPO : un métier<br>qui s’installe / Paul Olivier Gibert » description= »EXPERTISES N°448 – juillet 2019-  DPO : un métier<br>qui s’installe / Paul Olivier Gibert »></div>
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EXPERTISES N°447 - juin 2019 - Le RGPD : du droit sans vision stratégique / Julien Nocetti
N°447 – juin 2019
EXPERTISES N°446 - mai 2019 - IGN : la gratuitE des données en question / Marie Pisan
N°446 – mai 2019
EXPERTISES N°445 - avril 2019 - Nom de domaine un actif et des risques / Nathalie Dreyfus
N°445 – avril 2019
EXPERTISES N°444 - mars 2019 - Les logiciels libres, un modèle mature / Benjamin Jean
N°444 – mars 2019
EXPERTISES N°443 - février 2019 - Résister à la gouvernance algorithmique / François Pellegrini
N°443 – février 2019
EXPERTISES N°442 - janvier 2019 - Anticiper sa survie numérique au-delà de sa mort / Mathieu Fontaine
N°442 – janvier 2019
EXPERTISES N°441 - décembre 2018 - Intelligence artificielle et médecine quelle éthique pour demain ? / David Gruson
N°441 – décembre 2018
EXPERTISES N°440 - novembre 2018 - Blockchain AS A SERVICE Démocratisation de la blockchain ? / Marc-Antoine Ledieu
N°440 – novembre 2018
EXPERTISES N°439 - octobre 2018 - Nathalie Nevejans / Nathalie Nevejans
N°439 – octobre 2018
EXPERTISES N°438 - septembre 2018 - Pour la médiation judiciaire en  propriété  intellectuelle / Françoise Barutel Naulleau
N°438 – septembre 2018
EXPERTISES N°437 - juillet 2018 - Science-fiction : quand l’imaginaire devient source de droit / Fabrice Defferrard
N°437 – juillet 2018
EXPERTISES N°436 - juin 2018 - CONTRATS, Accès indirects & coûts cachés : SAP BRISE LA GLACE AVEC Ses utilisateurs / Gianmaria Perancin
N°436 – juin 2018
EXPERTISES N°435 - mai 2018 - L’innovation prédatrice Un nouveau défi pour le droit de la concurrence / Thibault Schrepel
N°435 – mai 2018
EXPERTISES N°434 - avril 2018 - LES données LA NOUVELLE INGENIéRIE  DU POUVOIR / Adrien Basdevant
N°434 – avril 2018
EXPERTISES N°433 - mars 2018 - L’open data de la jurisprudence : Le casse-tête de l’anonymisation / Loïc Cadiet
N°433 – mars 2018
EXPERTISES N°432 - février 2018 - RGPD : vers un futur standard global / Max Schrems
N°432 – février 2018
EXPERTISES N°431 - janvier 2018 - L’angoisse du RGPD la Cnil rassure / Jean Lessi
N°431 – janvier 2018
EXPERTISES des systèmes d’informationoctobre 2025 – N°516

L'édito du mois

Obsolescence programmée

En mai 2024, Microsoft avait annoncé qu’il ne fournirait plus de mises à jour de sécurité ni d’assistance technique pour Windows 10 après le 14 octobre 2025, rendant ainsi les ordinateurs qui ne migrent pas vers Windows 11 vulnérables aux risques de sécurité. Microsoft a néanmoins accepté de prolonger de trois ans ces mises à jour. Pour ceux qui ne peuvent pas ou qui ne souhaitent pas migrer vers Windows 11, Microsoft a proposé de continuer de livrer des mises à jour de sécurité sur une période de trois ans mais contre rémunération. Les plus anciens PC ne peuvent pas migrer vers Windows 11, faute de configuration minimale, à savoir notamment un processeur 64 bits compatible, une puce de sécurité TPM 2.0. L’alternative est simple : payer ou remplacer un matériel encore fonctionnel. Des centaines de millions d’ordinateurs vont ainsi se retrouver à la casse. Une forme d’obsolescence programmée d’autant que Windows 10 équipe encore 46% des PC dans le monde.
Aux Etats-Unis, une plainte a été déposée devant une cour de San Diego visant à obtenir une injonction pour le maintien du support gratuit de Windows 10 jusqu’à ce que sa part de marché tombe sous un « seuil raisonnable ». Le plaignant accuse Microsoft d’utiliser la fin du support de Windows 10 comme une tactique pour « monopoliser le marché des PC à IA générative ».
Ce « hold up numérique », ainsi qualifié par l’association HOP Halte à l’obsolescence programmée a également provoqué une très forte mobilisation en Europe où Microsoft a fini par céder… très partiellement. Les utilisateurs de Windows 10 de l’Espace économique européen viennent de gagner une année de mises à jour gratuites grâce au droit européen. Une victoire à la Pyrrhus, puisque cette concession ne fait que repousser l’échéance d’un an pour migrer gratuitement vers Windows 11 quand c’est possible ou payer des mises à jour. Seule obligation, s’inscrire dans la démarche ESU (Extended Security Update) est maintenue.
Euroconsumers, une association basée à Luxembourg, a écrit à Microsoft dénonçant cette politique et sa non-conformité au droit européen. Au départ, Microsoft avait proposé cette gratuité à la condition d’avoir un compte Microsoft, d’utiliser des points Microsoft Rewards ou de sauvegarder ses paramètres, applications ou identifiants pour synchroniser leurs paramètres avec le cloud. Ces deux options étant complexes à mettre en œuvre pour un utilisateur Lambda, elles ont été abandonnées en septembre dernier. Euroconsumers avait fait valoir que ces conditions posées pour maintenir la gratuité des mises à jour n’étaient guère compatibles avec l’article 6.6 du règlement sur les marchés numériques (DMA) qui prévoit que « le contrôleur d’accès ne restreint pas techniquement ou d’une autre manière la capacité des utilisateurs finaux de changer d’applications logicielles et de services qui sont accessibles en utilisant les services de plateforme essentiels du contrôleur d’accès et de s’y abonner, y compris en ce qui concerne le choix des services d’accès à l’internet pour les utilisateurs finaux ». Elle avait également invoqué les obligations de la directive du 20 mai 2019 relative à certains aspects concernant les contrats de fourniture de contenus numériques et de services numériques ou les objectifs plus larges de l’UE en matière de développement durable.

Le focus du mois

Brevets

OpenAI et Adobe devant la JUB pour contrefaçon

Une PME française poursuit devant la toute nouvelle Juridiction unifiée du brevet (JUB) à Paris, Adobe, OpenAI, Truepic et la C2PA (Coalition for Content Provenance and Authenticity) et Joint Development Foundation Projects. En cause, la norme internationale anti-fake news de C2PA accusée de contrefaire son brevet.

Une start up française, KeeeX, a attaqué en contrefaçon de brevet Adobe, OpenAI, Truepic, C2PA, et Joint Development Foundation Projects devant la division locale de Paris de la Juridiction unifiée du brevet (JUB), le 17 juin dernier, et réclame 6 milliards d’euros de dommages-intérêts. Il s’agit de la première affaire sérieuse de brevet dans le cadre de l’intelligence artificielle qui se joue devant cette juridiction lancée en 2023. Un procès important pour l’éco-système de l’IA mais aussi pour la JUB.

Alors que les actions en contrefaçon de droit d’auteur se multiplient contre les entreprises d’intelligence artificielle générative, les contentieux fondés sur les brevets sont encore très rares. OpenAI, la plus célèbre entreprise d’IA, n’a jusqu’à présent été poursuivie que pour un seul brevet américain visant sa fonction de génération vidéo. Il s’agit d’une affaire Engajer qui n’a pas aboutie, le demandeur n’ayant pas été représenté par un avocat.

Mais ce n’est pas OpenAI qui se trouve au centre de cette affaire mais la norme C2PA (Coalition for Content Provenance and Authenticity), appe-
lée Content Credentials, qu’OpenAI, Adobe, Truepic et beaucoup d’autres utilisent pour lutter contre les deepfakes et la désinformation. La C2PA est un projet de la Joint Development Foundation, une coalition dans laquelle chaque membre contribue à la construction d’un outil open source destiné à garantir la traçabilité des contenus numériques en intégrant des métadonnées signées cryptographiquement, une signature invisible dans les fichiers créés par l’intelligence artificielle. Elle a été fondée en 2021 par Adobe, Arm, la BBC, Intel, Microsoft et Truepic, auxquelles se sont joints Google, Meta et OpenAI.
D’intérêt public, ces normes « ouv-
ertes » ne sont cependant pas à l’abri des revendications de propriété intellectuelle. Content Credentials de la C2PA est, en l’espèce, accusée par KeeeX de contrefaçon de son brevet européen, notamment pour avoir rendu en open source, à l’échelle mondiale, le procédé protégé.

KeeeX est une société marseillaise créée en 2014 par Laurent Henocque, un chercheur en mathématique, dont l’objet est de sécuriser et de tracer les données pour l’entreprise. Editeur de solutions de confiance numérique, cette société s’est appuyée sur un brevet déposé en 2013 aux Etats-Unis et dans 16 pays d’Europe dont le fondateur est co-titulaire avec le CNRS et l’université d’Aix-Marseille. Le brevet n° EP2949070 porte sur un « Procédé de vérification de l’intégrité d’un bloc de données numériques ». Cette technologie consiste à insérer une empreinte dans des données, puis à vérifier leur intégrité par suppression et recalcul de l’empreinte : un mécanisme destiné à garantir l’authenticité des contenus générés par IA et à lutter contre les deepfakes et la désinformation.

Comme bien d’autres, OpenAI, Adobe utilisent la méthode d’authentification par blocs de données de C2PA ainsi que Truepic qui est une société d’authentification de contenu numérique basée aux États-Unis. Si la validité du brevet était reconnue ainsi que la contrefaçon, une injonction pourrait obliger OpenAI, Adobe et Truepic à cesser de l’utiliser. Et dans ce cas, KeeeX a déclaré, dans un communiqué, ne pas s’interdire d’attaquer d’autres sociétés utilisant la norme C2PA.

La bataille ne fait que commencer. Elle risque d’être rude. Et puis une action en contrefaçon de brevet constitue une opération onéreuse pour une PME même si une procédure devant la JUB permet de réduire considérablement les frais de justice par rapport à des actions devant les tribunaux menées dans différents pays en cas de contrefaçons multiples dans chacun de ces pays européens. En effet, une décision peut être obtenue par le biais d’une action unique introduite devant la JUB, laquelle aura effet dans tous les états membres protégés par le brevet européen sur la base duquel est intentée l’action. Néanmoins, cette procédure représente un coût certain. Contrairement aux juridictions françaises, une action en contrefaçon est soumise à une taxe fixe de 11 000 €. S’ajoute à cela une taxe, dans le cas notamment d’une action en fixation des dommages et intérêts, qui peut varier de 2 500 euros pour un litige dont la valeur est supérieure à 500 000 euros, à 325 000 euros pour un litige de plus de 50 millions d’euros. Or, KeeeX réclame six milliards d’euros de dommages-intérêts. Et il faut encore prévoir les frais d’avocats et ceux de l’adversaire en cas de perte de la procédure. Un budget qui peut s’avérer considérable pour une PME comme KeeeX dont le chiffre d’affaires ne dépasse pas 700 000 € a priori (cette entreprise a choisi de disposer de la confidentialité totale de ses comptes, en vertu de l’article L.232-25 du code du commerce). On estime qu’OpenAI aurait atteint 12 milliards de dollars de chiffre d’affaires annualisé (soit 10,5 milliards d’euros) et Adobe 20 milliards de dollars.

Une action devant la JUB est censée être rapide. On devrait attendre moins d’un an pour savoir si la validité du brevet est confirmée et la contrefaçon aura pu être établie et sanctionnée. Ce procès, s’il est gagné par KeeeX pourrait avoir des conséquences très importantes pour tous ceux qui intègrent cette norme : d’Amazon à Google ou Meta en passant par France Télévisions. Et il aura aussi un grand impact sur la division locale de Paris de la JUB en lui donnant une visibilité mondiale car quelle que soit la décision prise, elle aura un grand retentissement.

par Sylvie Rozenfeld

L'invité du mois

Interview / Vincent Denoyelle, Marianne Georgelin et Cédric Michel-Flandin

par Sylvie Rozenfeld

Nouvelle ouverture de gTLD : Risques et opportunités

L’Internet Corporation for Assigned Names and Numbers (ICANN) a décidé de procéder à une nouvelle ouverture de domaines de premier niveau. Tirant les leçons de la dernière opération de cette nature qui avait eu lieu en 2012, elle a simplifié les procédures, raccourci les délais et introduit des extensions liées au Web3 dans le DNS. Les candidats qui souhaitent disposer d’un nouveau territoire virtuel via une extension générique, géographique ou liée à une marque pourront postuler entre le 27 avril et la fin juillet 2026. Avant cela, Vincent Denoyelle, avocat, Marianne Georgelin et Cédric Michel-Flandin de l’Afnic nous expliquent en quoi consistent les améliorations apportées par rapport au dernier round de 2012, l’intérêt de disposer de son propre domaine mais aussi les risques de l’existence de nouvelles extensions pour les marques.

Sylvie Rozenfeld : L’ICANN a annoncé l’ouverture d’un programme de candidatures à de nouveaux domaines de premier niveau (gTLD) en 2026. La dernière ouverture avait eu lieu en 2012 avec la création de plus de 1 200 extensions thématiques (.hotels ou.bank), géographiques (.paris ou.london) ou liées à une marque (.bnpparibas ou.leclerc) qui s’étaient ajoutées aux 22 extensions génériques traditionnelles (.com,.org ou.info). Vincent Denoyelle, vous êtes avocat et expert UDRP auprès de l’OMPI et de l’Afnic, Marianne Georgelin et Cédric Michel-Flandin, vous êtes respectivement responsable du service juridique et responsable grands comptes à l’Afnic. La précédente ouverture d’extensions avait eu lieu en 2012 avec l’offre de domaines de premier niveau. A-t-on fait un bilan de cette précédente opération ?

Vincent Denoyelle : Un premier bilan a en effet été effectué. Cela explique qu’il a fallu attendre tant de temps pour une seconde ouverture. Il y a eu une phase de due diligence, de revue et d’analyse de la première phase pour en tirer des leçons. Ce travail énorme a fait ressortir les points qui pouvaient être améliorés. Par exemple, on a ainsi constaté que la quantité de cybersquatting, donc d’abus visant les marques de tiers, était plus importante au sein des nouvelles extensions génériques qu’au sein des gTLDs existants (legacy gTLDs) comme « .app », « .club » ou « .shop » alors qu’il n’y avait pas eu de problèmes pour les extensions géographiques ou de marques, soumises à des règles d’éligibilité et d’enregistrement beaucoup plus restrictives.

Marianne Georgelin : C’est aussi le temps qu’il a fallu pour se mettre d’accord sur des mécanismes de lutte contre les abus liés aux noms de domaine. Cela a permis de mieux maîtriser ce sujet au sein des parties prenantes de l’ICANN : des registres de noms de domaine, des registrars qui sont des intermédiaires en matière d’enregistrement mais aussi des représentants de la communauté de la propriété intellectuelle. Cela a abouti à des modifications des cadres contractuels qui lient ces acteurs à l’ICANN pour être plus efficaces et à un certain changement de paradigme dans la lutte contre les abus. C’est donc plus sécurisant.

Cédric Michel-Flandin : Parmi les 1 200 nouvelles extensions gTLD apparues en 2012, 500 environ correspondaient à des marques, sur un modèle fermé où seul le titulaire d’une marque peut exploiter son extension internet pour son propre compte. Ces 500 marques pionnières s’étaient lancées pour se protéger, et depuis elles ont compris l’intérêt d’un.marque dans son exploitation. Sur ces 500 « .marque », on estime qu’un bon tiers les utilise avec des projets, comme par exemple en France « .leclerc », « .mma », « .bnpparibas». À l’Afnic, au sein du « Cercle des.marque », on a produit une étude de perception du grand public, basée sur un panel de 2 000 utilisateurs, à la fin 2024 pour savoir si ces extensions étaient lisibles. Et il en est ressorti qu’un internaute sur quatre nous a dit connaître une adresse avec une extension.marque. Ces internautes indiquent qu’ils ont plus confiance envers la marque qui communique avec sa propre extension internet. Le.marque constitue ainsi un très bon levier pour éduquer les utilisateurs aux enjeux d’une adresse internet et à l’identification qu’elle peut permettre.

Qu’est-ce que ce nouveau programme
apporte de plus par rapport à celui de 2012 ?

V. D. : La vague de 2012 a surtout servi à éclairer et affiner la nouvelle. Comme celle de 2012, l’ouverture de nouvelles extensions ne concerne pas que les marques. La première ouverture était ouverte à tout le monde, en dehors de certaines restrictions comme par exemple en matière géographique. Aujourd’hui aussi, il n’y a pas de restrictions sauf certains cas. En 2012, il y a eu des demandes de termes génériques pour un usage générique : par exemple Google ou Amazon ont effectué beaucoup de demandes qui correspondaient à leurs marques mais aussi des demandes portant sur des termes génériques. Par exemple, Amazon a également posé sa candidature pour un « .books ». Ce qui change pour le programme de 2026 est par exemple l’interdiction de principe de TLDs correspondant à des termes génériques et opérés de manière fermée ou exclusive. Un autre changement intéressant est la possibilité d’inclure dans sa candidature un TLD de remplacement qui permettra dans le cas de plusieurs demandes pour le même terme de choisir le terme de remplacement et d’éviter un conflit et ultimement un mécanisme d’enchères.

Aujourd’hui, c’est donc une réplique de l’ouverture de 2012 mais les règles ont donc été affinées.

M. G. : En 2012, c’était une grande…

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